Member since Jan 2003 ·
3252 posts · Location: far away
Group memberships: Membre
This post was edited automatically to correct display problems.
Je travaille pour une grosse SSII
au niveau structure et hiérarchie on a:
les collégues: les seuls qu'on peut charrier sans trop prendre de risques.
un chef d'équipe: la personne qui a à peine quelques années de plus et qui commence dans le management. il supervise quotidiennement notre travail et veille à ce qu'on ne s'ennuie pas. Il est dans la meme salle que nous.
un chef de projet: c'est lui qui viendra gueuler, nous mettre la pression, nous filer des tâches en plus et qu'on ira voir pour signer les notes de frais, demander des congés et faire signer les rapport d'activité.
un directeur de projet: il est le plus haut responsable de notre entreprise sur le site de travail. c'est lui qu'on met en copie des mails pour résoudre une situation litigieuse.
le directeur technique: il s'occupe des projets affilié à un meme gros client donné. Il passe faire le point de maniére hebdomadaire et il arrive qu'il vienne serrer la main à la bleusaille sans le moindre regard.
un directeur par centre de competences: c'est le grand manitou de notre service, on le voit à quelques rares occasions dans l'année (réunion , repas). Il fait de beaux discours nous prometant des super missions , plein d'emploi ... il nous félicite pour nos bons résultats mais évite soigneusement les mots "augmentation" , "prime" tout en nous demandant de continuer à faire des efforts, ne rien lacher.
il y a un directeur à notre filiére dont on connait juste le nom.
il doit y avoir un directeur de la branche française de notre groupe.
et je suppose qu'il y a un président directeur général loin trés loin.
Sinon concerant le boulot...
Entre les jolis discours des entretiens et la réalité ... le gouffre est toujours considérable.
Le premier jour...
- on vous fait signer tout les contrats en catastrophes, on vous bombarde cadre
- on vous fait poirreauter dans une salle plusieurs heures, on vous prends pour un con
- on vous presente à un responsable en fin de journee ... il va vous expliquer votre mission plus en détail et vous dire que vous travaillerez à l'autre bout de la région parisienne contrairement aux promesses des ressources humaines.
- on vous fait courrir à travers les étages pour recuperer votre badge, un plan pour se rendre le lendemain au boulot et quelques numeros de tel à appeler une fois sur place pour ne pas rester bloquer à l'accueil.
le second jour...
- vous échangez votre carte de transport achetée 2 jours plus tot par une zone 1-4
- vous vous démerdez pour arrriver sur place
- vous éssayez les numero de tel en esperznt que quelqun répondra
- vous arrivez sur votre nouveau lieu de travail où personne ne semble vous attendre
- dans le melleur des cas, vous réussirez à vous appropier un poste de travail dans les 24H
- on vous file 3589 pages de doc à lire (avec un peu de chance vous avez une connexion internet sur le pc)
au fil du temps:
- vous devenez expert en tout et en rien en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
- vos collegues vous raconte pourquoi ils aimeraient se casser de là et qu'il est inutile de rever d'augmentation avant quelques années.
- vous comprenez rapidememnt que vos notes de frais et demande ticket restaurant ne seront traitées que 3 mois aprés.
- vous vous demandez si vous allez vous investir dans ce projet dans lequel vous vous noyez. les gens parlent un dialecte étrange plein de sigles bizarre. "durant la FUUT , il y a Le RTG qui a été débouchonné. il faudrait veiller à corriger les MAD CT369 qui se situent dans les DIP du CT-fullcontroll. apres on passera aux B's and C's sans oublier le probleme des ATH pour TTM."
finalement, vous aimez bien ce gros projet de 250 personnes en collaboration avec plusieurs pays europens. Les locaux de cette grosse société qui s'est associée à la votre pour répondre à l'appel d'offre sont confortables. les simples collégues sont sympas et on peut toujours dire du mal ensemble de la hiérarchie, de notre société ou de notre client tout en prenant garde à ne pas se faire "poignarder dans le dos". On vous propose de faire des heures sup la nuit le samedi le dimanche ... la perspective d'augmenter votre salaire pour qu'il ressemble à quelque chose ne vous déplait pas ... vous acceptez.
Vous etes devenue une ressource parmi tant d'autre et se démarquer sera trés difficile. pas demain la veille que vous serez chef de projet ou expert technique ... pour celà il faudra satisfaire vos objectifs (fiche d'objectifs qu'il faudra demander 6 mois à l'avance avec evenement répété tous les jours pour esperer la voir un jour ... vous la ferez lors de votre évaluation, ça simplifiera les choses).
La société est à l'écoute du client.
Des missions sont gelées dans la branche sud de la france, on rapatrie les ressources à paris, on les loge à l'hotel et on les utilise. On a plus besoin d'eux, des projets reprennent au sud, on les relache , ils sont heureux. "Nearshore !".
les gens ne peuvent pas quitter facilement ici ... avec un préavis de plusieurs mois, meme en donnant sa démission, il faudra rester encore quelque temps. Pour compenser les départs , ils rapatrient quelques ressources à qui ils ont promis que c'était un monde merveilleux et qu'ils en avaient que pour 2 mois tout au plus ... comprendre, jusqu'à la fin du projet.
Le client nous engueule au telephone et n'est jamais content pourtant dans toutes les réunions, on nous donne des taux de satisfaction exemplaires et on nous parle que de succés et réussite. des sujets facheux comme la gestion des ressources sont à proscrire au profit de sujet telq que la qualité des chaises à tel étage et la nécéssité d'organiser plus de pots.
Travailler avec toutes les entreprises d'un secteur d'activité, c'est marrant ... ils se livrent une guerre sans merci au niveau communication et pourtant leur plateformes de services , elles sont conçues par les memes personnes.
l'entreprise recrute pas mal en inde, faut savoir utiliser les compétences et les associer. bientot ils nous proposeront de travailler en collaboration avec eux sur d'autres gros projets ... bah un indien qui parle anglais au telephone avec un français ça ne peut pas etre pire qu'un roumain , un slovaque et un français parlant anglais ensemble.
rapport journalier, rapport hebdomadaire, rapport mensuel ... c'est pire que l'école ... perdre du temps, perdre du temps et perdre du temps ... faut tout préparer pour le grand jour, celui de l'évaluation durant laquelle on va faire valoir notre travail ces 6 derniers mois et peut etre avoir l'occasion de recclamer une petite augmentation. la concurence existe et les coups bas aussi il faudra choisir entre les responsabilité avec tous les merdes qui vont avec ou se faire passer pour un idiot pour avoir un minimum la paix et renoncer aux perspectives d'évolution. La culture des chiffres et partout et c'est à celui qui fera le plus de chiffre. le travail aurait il perdu ces lettres de noblesse ?
on essaiera de participer aux formations internes ... pas celles pour la qualité, pas celles pour découvrir d'autres parties de cet énorme monstruosité de projet ... celles sur les technologies demandées, celles qui pourront reservir en dehors de ce projet, en dehors de cette boite.
Quelques trucs:
- passez plus de 2 jours sur une tâche et vous devenez experts.
- acceptez de travailler les nuits de vendredi à samedi, samedi à dimanche et dimanche à lundi et vous serez flexible.
- acceptez quelques responsabilités et vous serez un parfait fusible.
- rédigez des docs et vous serez expert fonctionnel
- suivez une formation d'une heure et on fera appel à vous comme nouveau grand maitre dans ce domaine.
- récuperez le pc d'une personne sur le départ et vous aurez effectuer un transfert de connaissances.
au final on aura un CV enrichi d'une ligne contenant quelques gros noms bien pateux, ce genre de noms de boites qui font baver les RH. On aura fait des tâches ridicules mais importantes sur l'un des plus gros projet en cours et on aura surtout appris beaucoup sur le déroulement , les process et l'organisation plutot qu'en technique mais tout ça pourra servir dans un futur proche. On hésite à quitter ce groupe qui au moins nous garanti l'emploi. Certains néamoins n'hésitent pas à partir au bout de 2 ans attirer par des salaires plus alléchants et des dicours dégoulinants pour avoir d'autres mauvaises surprises.
mais enfin, ils peuvent enfin répondre à la demande des RH: des jeunes plein de diplome parlant plusieurs langue et ayant 2 ans d'éxpérience professionelle minimum, expert dans pleins de trucs. C'est moins frustrant que la sortie d'école où c'est dur de mettre en valeur une expertise quelconque ou une longue expérience pro.
à la prochaine ... marrant ce compteur de caractéres: 8758